Cela fait plusieurs années que je danse le Tango Argentin. Je vais tâcher de partager mes ressentis en toute humilité, car je ne suis ni professionnelle, ni avancée…
Cette danse a changé et bouleversé ma vie, dans le bon sens du terme ! Je l’ai rencontrée alors que je traversais une période difficile de ma vie : j’accompagnais mon père malade.
Grâce au Tango, je me sens vivante, en perpétuelle évolution, que se soit par rapport à la posture, à la marche, à la technique, mais aussi par rapport à là où il m’ amène dans mon histoire, mes blessures, mes liens avec les hommes et les femmes. Dans cet espace, je me sens incarner pleinement mon rôle de femme, et me laisse enivrer et guider par le masculin puissant, tout en gardant mon axe et ma personnalité et en proposant subtilement ce que j’aime. Certes, l’espace du Bal peut paraître difficile, mais il reflète ce que je traverse à l’intérieur de mon être.
Le bal Tango (appelé aussi Milonga) est comme une grande scène du Théâtre de la Vie, avec ses acteurs qui incarnent leur rôle. On marche ensemble, 2 par 2, dans la même direction, formant des cercles emboités les uns dans les autres, tels des planètes autour d’un grand soleil central. Il y a le bal dans sa globalité, et aussi l’intimité qui se vit au sein de chaque couple de danseurs. C’est comme si un monde se crée en l’espace d’une tanda (une tanda est un ensemble de 3 ,4 ou 5 morceaux de valses, tangos ou milongas que nous partageons avec le même partenaire). Et là, il est apprécié et conseillé de faire confiance à l’autre, car on s’ouvre dans une totale vulnérabilité (j’ai remarqué que mon corps réagit différemment en fonction du partenaire). Et puis il y a les vibrations échangées au niveau du coeur, plus douces et plus subtiles, et si la connexion est belle et grande, alors c’est l’âme qui se laisse caresser par les mouvements. L’homme et la femme se retrouvent dans une bulle d’amour, entre Ciel et Terre : on s’ancre jusqu’au coeur de la Terre et on s’élève vers le Ciel infini, en marchant, comme si on marchait sur la mer…
Parallèlement, je découvre le chamanisme Polynésien Huna, très relié à l’eau, le monde du Tantra et du Féminin Sacré. Je vais tâcher de vous partager pourquoi je vois des similitudes entre tous ces Univers, mais aussi en quoi ils m’aident beaucoup pour cette danse.
Le Chamanisme Hawaïen Huna (Huna, dans la langue hawaïenne signifie « Secret » en référence à l’invisible, cette énergie en action dans nos vies. Ce mot a été choisi par le chercheur Max Freedom Long pour décrire le savoir ancestral hawaïen transmis depuis l’ancienne Égypte aux initiés).
Elle est à l’origine du rituel de pardon Ho’ponopono : » Je suis désolée, Pardon, Merci, Je t’aime ».
La Huna repose sur une connaissance approfondie des plans de conscience qui interagissent constamment dans le quotidien de chaque être humain :
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l’esprit subconscient, gardien des mémoires et centre des émotions dont le niveau d’évolution est semblable à celui d’un jeune enfant
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l’esprit conscient, décideur réfléchi et analytique, responsable d’apaiser et de libérer le subconscient de ses schémas désuets, de ses résistances et de ses limites
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l’esprit supraconscient, notre Soi supérieur guide constamment le conscient par le biais de l’Intuition. Son rôle est d’amener le conscient à élever ses vibrations en vue d’atteindre un niveau de Sagesse et d’Amour inconditionnel qui se développeront avec l’évolution de la conscience.
Au niveau du corps, on peut dire que le subconscient se niche au niveau du bassin, que le conscient est au niveau du coeur, et que le supra-conscient est au niveau de notre crâne et de notre couronne.
Le Tantra est une voie spirituelle millénaire de transformation de l’énergie sexuelle vers des états de conscience et des potentialités cachées. Lorsque cette énergie est libérée au niveau du bassin, elle chemine lentement ou brutalement selon les personnes et les pratiques, jusqu’au chakra du coeur qu’elle ouvre et libère, et jusqu’à notre 3ème oeil et notre couronne, pour ressentir un état d’extase, d’union avec l’Univers et le Soi supérieur. Le Tantra peut se vivre par des méthodes et des pratiques, mais pour moi, il complète la voie structurée et disciplinée du Yoga par une attitude de lâcher prise, de non faire, d’écoute et d’accueil de ce qui est. Lorsqu’on s’abandonne à cette énergie, alors les danses, les chants, les mouvements qui naissent sont comme innés, comme si notre corps avait déjà la connaissance … Tout devient alors Sacré. La meilleure « méthode » pour vivre le tantra, c’est de respirer dans son ventre, son hara, mais aussi dans sa Yoni et son Vajra (organes intimes Féminin et Masculin). Plus nous habitons nos « Temples Sacrés », plus nous sommes en contact avec notre puissance et notre pouvoir, non pas pour manipuler, mais pour créer une vie magique, joyeuse, et pour révéler notre plein potentiel. Avoir conscience de son bassin et l’habiter pleinement permet aussi de bien rester dans son axe, ainsi l’énergie libérée se diffuse dans tout le corps, et c’est tout notre être qui est transformé et qui rayonne.
Il existe différentes « écoles » de Tantra : Tantra Noir, Tantra Rouge, Tantra Blanc… Mais la plus belle école reste pour moi celle de la simplicité, de la voie de la conscience, du coeur et du ventre, rose orangée ;).
Bien sûr, même si le Tantra nous amène à une connaissance innée, il ne remplace pas les cours de tangos essentiels et obligatoires pour intégrer, cheminer et progresser.
Le Féminin Sacré est l’accueil de l’énergie féminine afin d’équilibrer et harmoniser le monde encore sous l’emprise du patriarcat. J’exprime ceci sans aucun jugement ; Fût-ce une époque, nous étions sous l’emprise du matriarcat, aujourd’hui nous sommes encore sous l’emprise du patriarcat… Nous marchons vers une ère nouvelle que nous sommes en train de créer mais le Nouveau Monde à venir reste encore un mystère. J’ai déjà écrit quelques mots sur le Féminin sacré, donc je vais tâcher d’apporter un ressenti nouveau en lien avec le monde du Tango.
Le Tango Argentin, depuis sa naissance et son Âge d’Or, a traversé plusieurs époques, et plusieurs influences. http://tango-argentin.com/histoire-du-tango.php
« Au cours de ces nuits émaillées de querelles, les premiers milongueros (danseurs de tango) expriment leur machisme et leur virilité mais aussi par moments leurs sentiments d’exil et de nostalgie, leurs peines de coeur et leurs désirs inassouvis. » Ouhaou, c’est tout un programme ! Nous voyons bien ici que le Bal de Tango Argentin est un espace ou les hommes peuvent exprimer leur vulnérabilité et leurs faiblesses (car à cette époque, c’était surtout les hommes qui le dansaient). Et, tatata, qui c’est qui arrive en fin de XXè et au XXI ème siècle dans le Bal pour adoucir tout ça et amener un peu de changement ? Les femmes, mais aussi le Féminin Sacré dont elles sont gardiennes ! ( les hommes le portent aussi en eux, mais certains n’en ont pas encore tout à fait conscience, tout comme certaines femmes). Bon, ben maintenant, il peut se passer de belles rencontres de coeur à coeur dans le Bal, surtout si on veut bien laisser le machisme et le féminisme de côté ! Aujourd’hui, c’est le moment de la vraie rencontre, dans la pureté, la sensualité, la douceur, la vulnérabilité … L’Abrazo, c’est l’Etreinte qui peut rendre une danse éternelle et s’inscrire en la mémoire des plus belles étoiles. Alors devenons des étoiles, éternelles et immortelles ! Le monde a besoin de douceur, le monde a besoin de paix, et c’est lorsque un homme et une femme créent cette paix en eux-même, au coeur d’une danse avec l’autre, au sein d’un couple, qu’ils contribuent à la paix dans le monde en l’irradiant. C’est la beauté… Soyons co-créateurs d’un monde de douceur et de paix partout où nous allons.
J’ai plaisir à proposer des ateliers en lien avec tous ses courants afin de vivre la connexion du Tango avec plus de subtilité. Ce sont des méditations pratiques, des respirations, exercices corporels, voyages sonores, jeux énergétiques… qui permettent de se libérer, d’accueillir la douceur en soi, et de vivre le Tango autrement, en lien avec le monde d’aujourd’hui.
« Dans la Joie de co-créer un monde de beauté, de pureté, de paix et d’harmonie ». Kia Ora
Lucianaël